Qu'est-ce que la profondite ?

Publié le par André Gindorff

LA PROFONDITE

 Le blog de bioéthique (Suisse) a publié un article très intéressant qui ouvre l'esprit sur le psittacisme si courant dans les discours ou écrits de tous les jours. L'auteur nous propose de nommer cette dualité : 'profondite'.
Je me permets de vous envoyer en prendre connaissance  sur son blog d'origine.

Ici je vous livre quelques réflexions en vue de préciser la frontière entre la profondite et la connaissance du réel. 

Il est effectivement constaté que nombre de 'chrétiens' dont des pasteurs et des prêtres ne croient plus en Dieu, ou du moins semblent ne retenir de leur religion que ce qui n'est pas religieux!

Il faut cependant distinguer : 'savoir que Dieu existe' ou qu’une cause première ontologique (cause efficiente, intentionnelle finale et matérielle), s’impose à l’esprit d'une part et d'autre part accomplir un acte de foi envers cette cause première qui , selon les religions, se serait manifestée d'une façon ou d'une autre afin d'entrer en communication avec l'homme, pour le sauver de sa misère morale.
Bien des adeptes d'une religion savent (le plus souvent confusément) que Dieu existe mais se permettent d'adapter les exigences de la foi selon leurs convenances (comme certains vivent leur mariage selon leur convenance, alors que dans la logique existentielle de la foi, il est un engagement indissoluble soutenu par une grâce d'état).
- Connaître l'existence n'est pas un premier pas dans la ligne de la foi, mais un préalable acquis par la recherche métaphysique (c'est un problème).
- S'engager dans la relation de foi appartient au domaine vital, un mystère, comme l'est l'amour humain (selon la distinction faite par Gabriel Marcel)

La définition de 'profondite' est particulièrement intéressante pour mettre chaque chose à sa place. Il reste alors à définir objectivement la nature de ces choses prises de façon funambule, dans la vie courante, et si souvent constatées.
A lire les exemples, cités dans l’article du blog ‘bioéthique’ (Suisse) je constate que l'erreur peut infecter les 2 sens de la profondite et qu'une 3e voie soit à chercher.

 

Je me permettrai de contester la valeur logique de l’exemple :

"Un embryon est un être humain"
a) Un embryon est issu, fait partie, de l'espèce homo sapiens.
b) Un embryon est tout ce qu'est aussi un être humain adulte.

Le a) me semble évident par les géniteurs.

Le b) est faux puis qu’il n’est pas adulte, par définition. Mais les comparaisons avec les cheveux etc. sont en porte à faux car des cheveux, s’ils sont quelque chose d’humain  n’en sont que des ‘accidents’ et non l’essence subsistente (avec ‘e’). L’embryon est un être humain total et non un accident afin d’en déduire qu’il est un accident (et donc qu’il n’est pas plus grave de le manipuler que d’aller se faire couper les cheveux chez le coiffeur) . En effet dès la constitution de l’œuf humain qui s’implante dans l’utérus, il ne lui sera plus rien apporté de l’extérieur qui complèterait sa nature : il est distinct de celle qui le porte et peut même avoir un autre groupe sanguin : la relation est faite d’aliments nécessaires pour qu’il continue son développement. Le placenta, lui, est un accident puisque, après avoir rempli sa fonction, il sera abandonné à la naissance. Si l’on pose le principe qu’un être n’est humain que selon son degré de développement, ce principe vaut aussi après la naissance. Et ce n’est pas par sa propre dignité que cet être est à respecter, mais selon la convenance de quelqu’un autre. Ce principe de droit de vie et de mort sur ceux qui conviennent ou non à d’autres mène à des cataclysmes majeurs que nous avons connus. La spécificité se situe au niveau de la dignité de l’être considéré. Si je mange sans remords un œuf de poule le matin c’est parce que aussi, sans remords, je mangerai un poulet le lendemain. Imaginons que la femme soit aussi ovipare : en suivant la logique de l’œuf et de la poule, c’est sans remords que je serais anthropophage si je considère l’embryon comme un quelque chose qui n’a pas encore la dignité humaine, alors que son développement n’est dû qu’à lui-même, sans que ce qui ferait sa dignité lui doit adjoint à tel moment et de l’extérieur. Seule la mort y mettra fin.

L’argument féministe ‘la femme fait ce qu’elle veut de son corps’ ne tient pas car l’enfant n’est pas son corps, mais un autre. Ici nous ne sommes pas devant une profondite mais face à un constat. L’embryon n’a pas le développement d’un adulte mais il en a la dignité ontologique.

 

Publié dans philosophie

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