Tradition et traditionalisme

Publié le par André Gindorff

TRADITION ET TRADITIONALISME

 

Les fidèles de la Tradition sont souvent, et à tort, confondus avec des traditionalistes.

 Le mot à la mode dans le milieu des politiques est ‘le changement’ et dans celui du commerce nous entendons ‘nouveau’. L’Église du Christ devrait-elle emboîter le pas à ces deux arguments de vente ? Car tout se vend, aujourd’hui : les joueurs de football mais aussi les demandeurs d’emploi. A ces derniers, le conseil est donné de ‘savoir se vendre’.

L’Église de la Tradition n’est rien de tout cela : Simon le magicien fut vertement remis à sa place par les Apôtres, comme Jésus avait chassé les marchands du Temple. L’Église ne se situe donc pas dans la ligne de ce qui est nouveau pour pouvoir se vendre et de ce fait, dans un monde qui tient la nouveauté et l’argument de vente comme les plus hautes qualités, les plus efficaces et rentables, nous ne trouverons pas étonnant de constater que l’Église de la Tradition dérange.

Nous pouvons considérer le ‘dérangement’ de 2 façons (au moins) : ceux qui font un pas en avant, en laissant certains sur place et d’autre part, ceux qui font un pas en arrière, et que ce soit d’une façon ou d’une autre, ceux qui sont restés, sont hors de ces deux rangs et seront jugés par eux de ‘dérangés’, puis qu’ils ne s’alignent ni sur les premiers ni sur les seconds.

Les premiers se nommeront ‘progressistes’. Mais est-ce à juste titre, lorsqu’il s’agit de l’Église ? Certainement pas. Ce qu’ils nomment progrès est en fait suivre l’air du temps dans une société dont l’Esprit de Christ est loin d’être la référence première. Quand il est question de l’Église, le progrès consiste-t-il à emboîter le pas aux nouveautés dont le monde n’est pas avare ? Faut-il en conclure que l’Église de la Tradition n’est pas, en elle-même une progression ? Le mot signifie ‘avancer’, comme des pèlerins se mettent en route et persévèrent tout au long de leur aventure, vers ce but : être plus près du Christ, dans une foi plus profonde et plus vivante. ‘Je suis la voie, la vérité, la vie’ indique bien que suivre le Seigneur implique de se mettre en route, de mieux en mieux  saisir sa vérité, celle par laquelle nous est promise la Vie. Aussi, dans la comparaison citée plus haut, au sujet des dérangés, il ne faut pas imaginer que ceux qui ne suivent ni les uns ni le autres, font du sur place, comme des soldats lors d’un passage en revue : simplement, leur progression ne prend pas ces directions-là ! Elle a trouvé en saint Thomas un guide sûr afin de ne pas s’égarer en chemin.

Rester sur place serait être précisément traditionaliste : rester dans la barque alors que Jésus appelle à marcher sur l’eau. Nous savons ce que le Maître dit des ‘tièdes’ : « Je les vomis de ma bouche »et ailleurs : «  laisse les morts enterrer les morts et suis-moi ». Sinon, nous serons changés en statues de sel ! Tels sont les Mormons et les Témoins de Jéhovah.

Prêter l’oreille aux nouveautés du jour, être atteints du prurit aux oreilles, dit saint Paul, serait comme cette diligence sur le toit de laquelle les voyageurs avaient placé leurs bagages et les secousses du terrain accidenté les faisaient tomber l’un après l’autre.

Que ces chiens  aboient les nouveautés publicitaires qui attirent les badauds tandis que passe la caravane de la Tradition !

 

L’Église authentique portant son bagage, (celui de l’Église fidèle à elle-même, telle que Jésus l’a fondée) transmis de génération en génération, nouvelle Arche de la Nouvelle Alliance, est à la fois l’axe et le vecteur de la Foi et elle ne se laissera pas dévoyer.

Publié dans philosophie

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